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Apres CASH INVESTIGATION: la finance a pris le pas sur le malade ( LA PROVENCE )
 |  Auteur: admin
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 Toujours pareil, on ne parle que d'argent 

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Martigues : malaise à l'hôpital après un reportage télévisé
Mercredi 16/09/2015 à 11H15 MartiguesTags : Reportage télé Hôpital Cash investigation réactions

Deux témoignages de "Cash Investigation" (France2) jettent le trouble sur certaines pratiques

 
Les équipes de France 2 étaient venues tourner à l'hôpital lors d'une manifestation de la CGT, il y a quasiment un an.PHOTO A.L.
 
 
 

La diffusion, même tardive, lundi soir sur France 2, du magazine d'information Cash Investigation intitulé "Santé : la loi du marché", présenté par Élise Lucet, a fait l'effet d'une bombe pour le personnel de l'hôpital de Martigues, et sans doute aussi, pour ses milliers de patients.

On y découvre deux témoignages martégaux édifiants sur les travers de "la course à la rentabilité."

Ainsi, une infirmière du service de réanimation, présentée comme "ne faisant partie d'aucun syndicat", visage dissimulé et voix déformée, révèle que, parfois, les choix financiers dictent certaines décisions. Ainsi, des actes de décès, au lieu d'être notés à l'heure dite, seraient repoussés de quelques dizaines de minutes pour permettre, le cas échéant, de facturer une journée supplémentaire.

Cette dernière assure également qu'on demande aux infirmiers(e)s "de maintenir le patient en vie au maximum, même quand il est en fin de vie, par exemple 48 heures d'affilée, alors qu'on devrait simplement faire des soins palliatifs et attendre la fin de vie du patient, on nous demande de mettre en place des produits pour remonter la tension, pour permettre encore une activité cardiaque alors qu'il n'y en aurait pas sans ce traitement." Et l'infirmière d'assurer qu'elle et ses collègues "perçoivent cela comme un moyen de faire rentrer de l'argent." Et de regretter que le patient soit "oublié" alors qu'il est "au coeur du système." On y apprend que "chaque jour passé dans le service de réanimation rapporte 800 euros à l'hôpital." L'infirmière confie qu'elle-même et certains de ses collègues "sont en souffrance mais ne le disent pas tout haut par peur de ce qui peut se passer par la suite."

"Le système nous pousse à ça"

Pour ce reportage, l'hôpital a accepté de laisser entrer les journalistes qui en ont profité pour interviewer le Dr Patrick Courtin, chef du service de réanimation. Avant même de prendre connaissance du témoignage de l'infirmière, ce médecin chef admet que son service procède "à des actes dont on pourrait se passer mais on sait que ça va rapporter donc on le fait. Par exemple, on n'hésite pas à mettre des drogues, qu'il faut mettre mais dont on sait que, compte tenu de l'état de la personne, elles ne serviront à rien parce que le pronostic est effroyable. Mais même pour deux ou trois heures on va mettre ces drogues parce qu'on sait que c'est un acte qui va rapporter de l'argent. Je vous le dis franchement, le système nous pousse à ça." Et, quand il découvre le témoignage de l'infirmière, il ne se dérobe pas : "Là on est en plein dedans. La finance a pris le pas sur le malade." Ce qu'il déplore car "aspects financiers et soignant sont incompatibles."

C'est aussi ce que dénonce depuis fort longtemps la CGT, syndicat majoritaire parmi le personnel hospitalier, au point de manifester désormais presque tous les mois.

Attention néanmoins, Martigues est loin d'être un cas isolé. Si l'établissement est mis en exergue dans ce magazine, c'est essentiellement parce qu'une infirmière et surtout un médecin à visage découvert, y témoignent.

La loi Bachelot de 2007 sur la tarification qui rémunère les hôpitaux en fonction des actes réalisés aurait donc eu de néfastes conséquences. Le documentaire s'appuie sur de nombreux autres exemples pour étayer ses affirmations. Au bout de la chaîne, il y aurait donc deux grands perdants : la Sécurité Sociale et les patients.


Les réactions:

"Un maintien en vie pour des raisons financières n'a jamais existé"

Nous avons tenté, hier, de joindre la direction de l'hôpital pour connaître sa réaction à la diffusion de ce numéro de Cash Investigation. En fin de journée, nous avons reçu un communiqué, non pas du directeur, Barthélémy Mayol, mais du Dr Patrick Courtain, qui témoigne dans le reportage télévisé : "Suite à l'émission de France 2 Cash Investigation, l'équipe médicale et paramédicale du service de Réanimation se sent blessée par les propos tenus par l'agent interviewé, car elle n'a jamais été confrontée aux cas de figure évoqués par cet agent. L'existence d'un groupe éthique "fin de vie" depuis plusieurs années, les discussions autour de la loi Léonetti, les décisions collégiales des Limitations ou Arrêts des Thérapeutiques Actives (LATA) prises chaque jour lors du staff du matin avec les médecins, infirmier(e)s et aides-soignants(e)s, l'accompagnement des familles, l'aide ponctuelle de l'équipe mobile de soins palliatifs (présence d'une psychologue) sont le lot quotidien de notre équipe qui a porté très loin l'accompagnement humain des malades en fin devie et de leurs familles. Je n'ai pas retrouvé dans le reportage diffusé l'ensemble des réponses que j'avais faites en commentant l'interview floutée et les contre-vérités alléguées. Je tiens à préciser formellement qu'un maintien en vie pour des raisons purement financières n'a jamais existé dans le service de réanimation. Ceci est tout à fait conforme à l'éthique et à la politique du service."

Gaby Charroux, député-maire, également président du conseil de surveillance de l'hôpital des Rayettes et ardent défenseur du service public a aussi réagi sur ce qu'il a vu de l'émission : "Indépendamment de ce que donne à voir une émission qui s'appelle Cash Investigation, il y a la réalité des hôpitaux publics en grande difficulté financière du fait de la tarification à l'acte. L'hôpital est un service public et c'est une faute de l'avoir engagé sur une telle organisation. Après, il y a ce qui permet de faire des sujets et où on sacrifie au secret, aux inepties et aux mensonges. J'ai eu les gens de ce service au téléphone et ils sont atterrés. D'autres exemples dans d'autres hôpitaux ont été cités ; les gens qui sont contraints à ce qu'on voit dans le reportage le sont à cause de ce dispositif."

Nous avons également contacté le syndicat CGT qui rappelle simplement qu'il dénonce, depuis cette loi de ratification de 2007, "la marchandisation de la santé". Un nouveau mouvement social est d'ailleurs organisé ce jeudi à 11 h 30 au rond-point de l'hôpital.

Audr



Posté le:Vendredi 18 septembre 2015 @ 09:54:49       Page Spéciale pour impression Envoyer cet Article à un ami     Précédent |  Suivant

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