Lettre ouverte de l'UFML à représentation nationale.| Auteur: adminLettre ouverte de l'UFML à représentation nationale
27 novembre 2014 Mesdames, Messieurs les Sénateurs, Vous avez été élus au suffrage universel ou par les grands électeurs, quelle que soit votre fonction, vous représentez vos concitoyens. Issus de la république, vous êtes garants de son fonctionnement, de sa protection et responsable de la cohésion sociale. C’est à ce titre que l’UFML s’adresse à vous. Le projet de loi de santé propose de transformer notre modèle sanitaire fondé sur la liberté et l’indépendance de ses médecins, dans le respect de l’obligation de moyen, et d’une pratique s’appuyant sur les dernières données acquises de la science et du code de déontologie, par une médecine d’état, ou la puissance publique décide de tout : Le projet de loi santé élabore une étatisation du soin, ou les ARS, relais de l’État construisent le système sanitaire, où les médecins dépendent des orientations du financeur, également organisateur des pratiques et des soins : Faut-il vous rappeler que l’indépendance de vos médecins et leur liberté de pratique sont garantes de la protection des droits les plus élémentaires de vos concitoyens à bénéficier de la médecine et des soins dont leur état relève ? Assujettir le médecin, prescripteur en acte comme en traitement, au financeur, au sein du tiers payant généralisé ouvre grand la porte aux dérives les plus dangereuses, dans un contexte économique difficile et au sein d’une enveloppe contrainte assortie d’un ONDAM prévu régulièrement dégressif. Donner priorité à l’intérêt économique sur l’intérêt sanitaire, c’est construire une médecine où l’intérêt collectif prime sur l’intérêt individuel, alors même que tout doit être fait pour que l’intérêt de chacun prime sur l’intérêt collectif. Le secret médical, pilier de l’éthique médicale, se voit effondré par la création d’un Dossier médical national partagé aux données médicales et administratives sous contrôle de l’assurance maladie. Le patient n’est plus propriétaire de son histoire au sein d’un modèle où son accord est seul présent au départ du transfert de ses données et jamais plus à chaque étape de leur utilisation par telle ou telle équipe. À la menace d’une médecine assujettie à d’autres intérêts que le soin, s’ajoute donc celle de la fin du secret médical dans son modèle hippocratique que l’accès de sociétés financières privées aux données du Système national d'information inter-régimes de l'Assurance maladie (SNIIRAM) renforce de manière dramatique. Le projet de loi santé modifie le modèle hospitalier Français. Il lie les établissements public ou privé aux décisions des ARS en matière d’implantation, de fermeture, de regroupement, d’organisation des services et des équipes hospitalières. Médecine assujettie à l’État et au financeur organisateur du soin, atteinte au secret médical, mise sous tutelle administrative, financière et médicale des hôpitaux, perte du libre choix de son secteur d’hospitalisation, le projet de loi santé est, de fait, un projet de loi de rupture sociétale. Il entraîne donc votre responsabilité et nécessite votre plus grande attention afin de vous prononcer en conscience devant vos concitoyens. C’est pour cela que, dans le courant des mois de décembre et de janvier l’UFML vous demandera de vous prononcer par écrit et de façon publique pour ou contre la loi de santé. Je vous prie d’agréer, Mesdames, Messieurs, mes sincères salutations.
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