Sur les dépenses de l'UMP et l'affaire Bygmalion comme sur l'amendement à la réforme pénale déposé par l'UMP, qui vise à alléger les peines pour les crimes financiers, le président du groupe UMP à l'Assemblée Christian Jacob n'était guère à son aise mercredi face à la pugnacité de Jean-Jacques Bourdin.
Sur Bygmalion, le journaliste égrène les chiffres : en 2007, alors que Jean-François Copé préside le groupe parlementaire, la dotation d'argent public s'élève "à 10 millions d'euros". Jacob esquive : "Je ne l'ai pas en tête." Puis de parler de la situation actuelle : "Aujourd'hui, on a 180 députés, 190 députés. La dotation liée au nombre de parlementaires se monte à 250 000 euros par mois."
"En 2008, poursuit Bourdin, des plaquettes ont été réalisées par Bygmalion pour 320 députés." Jacob acquiesce : "Oui, il y a eu les plaquettes de mi-mandat. Bon, euh, c'était en 2008..." "En 2012, continue Bourdin, Bygmalion touche 700 000 euros du groupe." Jacob a l'air très perplexe : "Écoutez, je n'en sais rien. "Vous présidiez le groupe ?" "Oui, mais, euh... Écoutez, je n'en sais absolument rien, répète Jacob. Je suis incapable de répondre à ce genre de questions..."
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"Mais je n'en sais absolument rien" (Jacob)
Puis il tente la contre-attaque : "Arrêtez la démagogie et le populisme." Bourdin explose : "Mais quelle démagogie ?" "Vous êtes dans ce registre", assène Jacob. Qui se bat pour répondre maintenant : "Je vais répondre à votre question, ne cesse-t-il de répéter. Bygmalion était un un prestataire comme un autre."
Mais Bourdin ne lâche rien : "En 2012, les dépenses de communication de l'UMP ont été de 33 millions d'euros", s'exclame-t-il. "Mais je n'en sais absolument rien", rétorque une nouvelle fois Christian Jacob. Nous étions prestataires de cette société comme des dizaines de villes en France de droite comme de gauche, comme le ministère de la Jeunesse et des Sports l'était encore il y a quelques semaines. Moi j'ai arrêté il y a quelques mois. Mais bien entendu qu'on a travaillé avec. C'était un prestataire qui en aucun cas n'était blacklisté nulle part."
La société Bygmalion, fondée par des proches de Jean-François Copé, a récemment reconnu avoir facturé à l'UMP des dépenses liées à la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 afin de ne pas dépasser le plafond de dépenses autorisé par la loi, des affirmations confirmées par Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé.