Lettre ouverte à jean François COPE (texte)| Auteur: admin
cliquez ici pour la télécharger:cope.doc Monsieur le Président,
Vous avez évoqué l’idée de faire l’inventaire du bilan de Nicolas Sarkozy et je pense que proposer un débat autour de ce sujet honore votre parti.
La réforme de la biologie médicale, promue pendant son quinquennat constitue un sujet sur lequel il est indispensable de revenir car elle aboutit à une catastrophe sanitaire et professionnelle très grave.
Cette réforme est une mise en vente orchestrée par un puissant réseau autour de Jérôme CAHUZAC. Pour arriver à ses fins, ce réseau privé a réussi à décrédibiliser notre profession au point d’en justifier un profond bouleversement préparé en secret dès 2008, promu sans débat par ordonnance en 2010.
Le texte met en place toutes sortes de contraintes insupportables regroupées sous le terme « d’accréditation », validée par un organisme privé imposé de force, le COFRAC. La lecture de ce texte dégage un profond mépris pour les biologistes indépendants, et une fascination pour les réseaux de laboratoires vides, encensés comme le chemin de Vérité. Un des d’effets inavoués de ces pressions d’un montant annuel de 175 000 euros est d’ obliger ces biologistes à vendre. En même temps, elles ouvrent la porte aux financiers et leurs réseaux de laboratoires vides, leurs usines à analyses, leurs livreurs de tubes perdus dans les embouteillages. Et le tour est joué, derrière les drapeaux brandis à l’époque au nom de la qualité en des termes pompeux, comme : « maillage sanitaire plus diffus » « nouvelle adéquation de l’offre de soins » « biologie euro motrice » et même, sans honte, « défense des laboratoires de proximité » !!! Parce que ce texte met en danger le patient, il fut violemment rejeté par notre profession et sa mise en application suivit un parcours chaotique. Devant cette situation, votre majorité se décida à proposer un nouveau texte, sous la forme d’une loi que la gauche revenue au pouvoir, a validée quasiment à l’identique, preuve que le réseau de Jérôme Cahuzac opère au delà des majorités… Sur le terrain, cette réforme aboutit à une grave détérioration de notre mission sanitaire au travers de ces sous-laboratoires dangereux, car devenus incapables de réaliser la moindre analyse sur place. Ceci provoque l’inquiétude légitime des patients, mais pas des politiques et des biologistes financiers qui continuent à crier bravo. L’engagement de ceux qui veulent imposer de force la réforme de la biologie s’explique par leur désir de s’enrichir grâce aux marchés du rachat des laboratoires, celui des organismes de formation, ou des postes grassement rémunérés pour eux-mêmes ou leur entourage. C’est un conflit d’intérêts à tous les étages, dissimulé derrière des appels vertueux et le dénigrement des biologistes.
À chaque fois que j’ai alerté avec des preuves incontestables de la catastrophe les ministres de la Santé de l’époque comme vos élus, j’ai droit à un dialogue de sourds avec les mêmes poncifs comme les « gisements de productivité » « une profession ayant des faiblesses » et accompagnés d’un sempiternel discours hyper libéral justifiant cette privatisation cachée.
Ils refusaient de comprendre que des financiers tripotaient la balance au point de pouvoir acheter tout un secteur médical, et même obliger ses professionnels à ne plus exercer leur métier.
Monsieur le Président, accepteriez-vous de voir vos enfants après 12 ans d’études universitaires, considérés comme des nantis médiocres, n’ayant comme unique horizon celui de devenir une caution légale dans d’improbables structures médicales à vocation financière ? Et si par chance ils avaient réussi à s’installer, auriez-vous trouvé juste qu’ils soient obligés de vendre leur outil de travail, licencier leur personnel et ne plus exercer leur métier ?
Aujourd’hui près de 8000 emplois sont menacés à cause de cette réforme et à LYON, au laboratoire BIOMNIS une première charrette de 200 licenciements est en route. Ce qu’engendre cette réforme semble bien éloigné de vos engagements de campagne célébrant le travail, le mérite de la proximité, la dénonciation d’une réforme scélérate. Ce nous attendons de vous, Monsieur Le Président, c’est de revoir votre opinion sur cette réforme. Nous vous demandons de prendre conscience du carnage sanitaire qu’elle engendre et de nous aider à y revenir autour de deux points essentiels : 1. Le premier point concerne l’obligation d’accréditation qui doit devenir facultative, remplacée par des formations comme le font TOUTES les autres professions de santé avec les facultés de Médecine et Pharmacie.
La biologie n’a aucune raison de subir le carcan de l’accréditation, surtout si c’est pour aboutir à des laboratoires vides.
Prés de 1000 biologistes n’ont pas envoyé leur dossier d’accréditation au COFRAC, chargé de nous pousser à vendre, ce dont il se défend en jouant le pauvre ( sic) et simple exécutant…
Peut être ces confères ont ils agi ainsi car ils n’étaient pas prêts, ou tout simplement écœurés de voir leur profession guillotinée pendant que les géants de l’agro alimentaire fraudent sans guère de retour de bâton. Devant cette situation, nous demandons à votre parti d’appuyer le report à une date ultérieure du délai technique du 31 octobre 2013 d’entrée en l’accréditation et qu’un moratoire sur cette réforme soit mis en place avant qu’une solution alternative soit définie entre tous les acteurs de la biologie.
Ces deux mesures techniques permettront aux biologistes de retrouver le sens originel de leur mission sanitaire.
Nous restons à votre disposition pour une rencontre afin de vous expliquer de façon encore plus précise la catastrophe et la nécessité impérative d’appuyer la révision de cette réforme, et dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur Le Président l’expression de nos salutations distinguées.
PATRICK LEPREUX, Président du Syndicat BIOPRAT
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