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Santé: la Sécu s'attaque aux rentes

 Par Stéphanie Benz publié le 27/02/2013 à 09:39

Biologistes, radiologues ou gastro-entérologues ont réalisé d'importants gains de productivité ces dernières années. Mais leurs tarifs n'ont pas diminué d'autant.

Les laboratoires d'analyses médicales recèlent encore des gisements d'économies.
Les laboratoires d'analyses médicales recèlent encore des gisements d'économies.
© Jérôme Chatin/L'Expansion

C'est une révolution discrète, dont les patients ne se rendent pas forcément compte. Un peu partout en France, les laboratoires de biologie médicale fusionnent et se restructurent : aujourd'hui, derrière les comptoirs, il n'y a bien souvent plus aucun appareil d'analyse. Ceux-ci sont regroupés sur de vastes plates-formes installées dans la banlieue des villes. Niché dans une zone industrielle de Torcy, en Seine-et-Marne, Bio-VSM Lab est l'une de ces "usines" high-tech. Ici sont réalisés, depuis près de deux ans, les examens de 15 laboratoires disséminés dans les communes voisines - à présent de simples centres de prélèvement dont les anciens patrons sont associés dans la nouvelle structure.

La majoration de 21,8 % pour "tous les actes de radiologie réalisés par des radiologues" coûte 200 millions d'euros par an à la Sécurité sociale. - 10 à 15 milliards d'euros: C'est le montant des économies qui pourraient être obtenues en rationalisant les dépenses de santé.

"Notre chaîne de biochimie traite 3 800 tubes par jour, et nos automates de micro- biologie analysent jusqu'à 300 échantillons par jour, dix fois plus que dans un labo classique", s'enthousiasme Philippe Weber, le président de Bio-VSM Lab. Il réalise ainsi des économies d'échelle sur ses coûts de réactif et sur ses contrats de maintenance...

Les biologistes ne sont pas un cas isolé : grâce aux progrès technologiques, les radiologues, les ophtalmologues et les gastro-entérologues ont aussi fait ces dernières années de substantiels gains de productivité. Une stratégie gagnante pour les médecins, comme pour les patients, qui y trouvent des soins de meilleure qualité, moins invasifs et plus rapides. Certes, ces machines dernier cri coûtent très cher, mais elles permettent de traiter plus de malades dans un temps donné, dopant les performances économiques des cabinets. Selon l'institut Xerfi, la rentabilité financière des laboratoires atteignait 18 % en 2012, et celle des structures de radiologie, 15 %.

Ces marges juteuses n'ont pas échappé aux chasseurs de coûts de la Sécu, qui y voient desgisements d'économies substantielles. "L'assurance-maladie solidaire n'a pas vocation à financer des rentes de situation évitables", résument l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans un récent rapport. Depuis 2007, la Caisse nationale d'assurance-maladie baisse d'ailleurs chaque année les prix auxquels elle rembourse les examens de biologie et de radiologie, ce qui lui a déjà permis d'économiser plus de 1 milliard d'euros. "Mais ces baisses de tarifs ont été plus que compensées par les gains de productivité", constatent toutefois l'Igas et l'IGF. En clair, il y a encore un peu de marge...

260 millions d'eurosLa Sécurité sociale et les radiologues ont négocié 190 millions d'euros d'économies sur trois ans, mais, selon l'Igas et l'IGF, les dépenses d'imagerie pourraient baisser de 260 millions.

120 millions d'eurosC'est l'économie qui pourrait être réalisée sur les dépenses d'analyse médicale, au-delà des 80 millions qui viennent d'être imposés par la Sécu pour 2013 .

150 millions d'eurosC'est la somme qui pourrait être économisée sur les dépenses de pharmacie si le nombre d'officines diminuait de 10 % d'ici à 2017.

310 millions d'eurosL'Assurance-maladie réaliserait des économies de cet ordre si les tarifs des taxis étaient alignés sur ceux des véhicules sanitaires légers.

Sources: Igas, IGF

Champions toutes catégories : les ophtalmos

Un message reçu cinq sur cinq : à compter du 1er avril, les tarifs de biologie diminueront encore, avec à la clé 80 millions d'euros d'économies. D'où la grogne massive des biologistes début février, car les plus petits laboratoires sont mis en difficulté - à Marseille, le patron de l'un d'eux a même commencé une grève de la faim ! "Ces baisses posent aussi problème aux laboratoires déjà restructurés comme le nôtre car les économies attendues ne sont pas toutes au rendez-vous du fait du maintien des sites de proximité", souligne Philippe Weber, de Bio-VSM Lab. Pourtant, l'Igas et l'IGF estimaient possible une réduction d'au moins 200 millions d'euros...

Les radiologues, eux aussi sous pression, ont accepté une baisse de 190 millions d'euros étalée sur trois ans. Un montant là aussi inférieur aux préconisations de l'Igas et de l'IGF (260 millions d'euros). Et encore, les experts n'avaient pas inclus dans leurs calculs une bizarrerie pour le moins étonnante dont profite cette profession : une majoration de tarif de 21,8 % pour "tous les actes de radiologie réalisés par les radiologues" (sic). "Cela coûte 200 millions d'euros par an à la Sécu, sans aucune justification", s'indigne un expert. Mais c'est une ligne blanche pour les professionnels, au point que personne, dans l'administration, n'ose y toucher. "Cela déclencherait une grève dure", menace Jacques Niney, de la Fédération nationale des médecins radiologues.

Reste que les champions toutes catégories des gains de productivité sont les ophtalmologues, selon un autre rapport de l'IGF. "Mon chiffre d'affaires a doublé en cinq ans", confirme ainsi un médecin de l'Essonne. Un exemple : les lasers de plus en plus perfectionnés permettent d'opérer de la cataracte deux ou trois patients par heure, contre un seul il y a quelques années. Pourtant, le tarif de cet acte n'a pratiquement pas bougé en quinze ans... "Nous allons bientôt nous pencher sur ce sujet", confirme-t-on du côté de la Sécu.

Les génériques profitent aux officines

Mais les rentes de situation sont aussi dues à une organisation peu efficiente. Ainsi, selon les experts, les pharmacies sont encore trop nombreuses, surtout dans les grandes villes, où les plus petites officines ont du mal à s'en sortir. Mais comme les pouvoirs publics veulent éviter une restructuration brutale du secteur, ils maintiennent les prix à un niveau qui permet à toutes de survivre. Pour le plus grand profit des structures installées dans des zones où la concurrence est faible. "A cela s'ajoute une rémunération élevée pour les génériques. La Sécu voulait encourager la vente de ces médicaments peu chers, mais il faut maintenant s'interroger sur sa justification", souligne Emmanuel Sève, de Xerfi.

Et que dire des taxis ? S'ils ne roulent pas sur l'or, beaucoup doivent leur survie à la Sécu. Ils transportent autant de malades que les véhicules sanitaires légers, équipés d'un matériel de premier secours et conduites par un ambulancier, mais ils lui coûtent 40 % plus cher. On comprend mieux pourquoi l'amorce d'une réforme a provoqué une grève massive, début janvier...



Posté le:Mercredi 27 février 2013 @ 19:38:19       Page Spéciale pour impression Envoyer cet Article à un ami     Précédent |  Suivant

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