Laboratoires Biofusion : les employés en grève expriment leur ras-le-bol devant le siège social de Montauban

  •  7h30, une petite centaine de salariés sont réunis devant le plateau technique du laboratoire principal, à la clinique Pont de Chaume de Montauban. DDM, Hélène Deplanque
Publié le 15/09/2020 à 14:29 , mis à jour le 16/09/2020 à 07:46

l'essentielLes salariés des 21 laboratoires Biofusion du Tarn-et-Garonne, du Lot mais également de Haute-Garonne ont entamé une grève de 24 heures, ce mardi 15 septembre. Au cœur de leurs revendications: une meilleure reconnaissance de leur travail et une revalorisation des salaires.

Les employés des laboratoires Biofusion sont à bout et comptent bien le faire savoir. Ce mardi matin, devant le plateau technique de Pont de Chaume, à Montauban, ils étaient une centaine de grévistes du Tarn-et-Garonne, du Lot et de Haute-Garonne à répondre à l’appel des Unions départementales Force ouvrière 82 et 46, rejointes par la CFDT et la CGT. Avec trois quarts de ses effectifs à l’arrêt – Biofusion emploie 200 personnes –, les 20 laboratoires périphériques sont fermés au public, ce mardi. Seul celui du siège, à Montauban, est resté ouvert, sous réquisition de la préfecture.

"C’est un mal-être général qui s’exprime, confie Stéphanie Stylianos, technicienne de laboratoire à Montauban et représentante FO dans le 82. Tous les sites sont aujourd’hui représentés ce qui prouve notre besoin de reconnaissance." À l’origine des revendications: une prime Covid de 250 €, "de laquelle ont été déduites nos heures de chômage partiel", précise Catherine Bellenoue, infirmière et représentante CFDT. Conséquence: "pratiquement personne n’a touché cette prime dans son intégralité. Elle ne correspond pas à l’investissement des salariés depuis le début de cette crise sanitaire", déplore-t-elle.

Une activité multipliée par deux

Depuis mi-juillet, les personnels doivent également faire face à des rythmes de travail plus intenses. "Avec la politique de dépistage massif, notre activité a été multipliée par deux voire trois, constate Catherine Bellenoue. Les infirmières n’arrivent plus à prendre en charge les patients habituels correctement. Sur les sites périphériques de Biofusion, elles sont devenues multitâches et en viennent à effectuer le travail des techniciens de laboratoire, sans le salaire qui va avec…"

 

mme techniciens ont exprimé leur ras-le-bol face au manque de reconnaissance de la part de la direction. - DDM, Hélène Deplanque

 

Infirmiers comme techniciens ont exprimé leur ras-le-bol face au manque de reconnaissance de la part de la direction. Et de réclamer une augmentation de 10 % de leur salaire, le versement d’une prime Covid de 1 000 €, une prime "pouvoir d’achat" de 750 € équivalente à 2019 et l’embauche d’effectifs supplémentaires pour faire face au surcroît de travail. "Du personnel a été recruté dernièrement, reconnaît Catherine Bellenoue, mais ce n’est pas suffisant. Ces personnes, nous n’avons pas le temps de les former, elles sont donc très limitées dans leurs tâches."

Grève reconduite mercredi

Le laboratoire de biologie médicale se dit "conscient des conditions de travail difficiles" de ses salariés depuis le début de la crise. Biofusion reste ouvert à la discussion mais souhaite pouvoir le faire dans "une atmosphère sereine", autrement dit, quand les salariés auront repris le travail.

La direction devait recevoir les représentants du personnel à 16 heures. Les deux parties n’étant pas d’accord sur le choix de la délégation, les négociations ont tourné court. La grève est donc reconduite ce mercredi. Une assemblée générale est prévue dans la matinée pour décider des suites à donner au mouve