Fausse naïveté ou vraie sincérité, à vous de juger

Date : jeudi 14 mars 2013 @ 14:49:22 :: Sujet : News générales

Philippe WEBER est le biologiste à qui le journal l’EXPANSION a donné la parole dans son article présentant  la  biologie comme une  juteuse rente, ce qui a fait réagir violement toute la profession.

Aujourd’hui, ce biologiste communique au travers d’un courriel  où il explique que ses propos ont été tronqués, sortis de leur contexte, et détournés pour « démonstration trompeuse et inacceptable ».

C’est toujours possible, certains journalistes ont des idées bien ancrées sur notre profession et il est difficile de leur faire comprendre autre chose.

Ceci étant, pour ma part, ayant été très souvent interviewé, et par des journalistes pas toujours compréhensifs,je n’ai jamais  eu de distorsion, d’utilisation erronée de mes propos.Vous retrouverez sur ce site ou internet ces interviews et vous le constaterez par vous même.

Les articles publiés ont toujours reflété assez fidèlement  mon discours et mes idées.

Je tiens à signaler aussi que je ne demande jamais à relire les articles de mes interviews, confiant en l’éthique des journalistes et de la clarté de mes convictions.

Je tiens à rappeler que notre syndicat a réagi le jour même  de la publication ( le 27 fevrier 2013)  de cet article, (et pas une semaine après...),  comme l'atteste   notre commentaire   (cliquez ici pour lire)  et que le lendemain nous avons adressé un courrier  au journal dont toute la profession a eu la copie.(cliquez ici pour lire) .

Si ce biologiste s'est senti trahi,ce qui peut arriver, pourquoi n'a-t-il pas réagi sur le champ, et demandé un droit de réponse qu'il aurait  pu diffuser  illico  à toute la profession via les réseaux sociaux,ou listes de diffusion comme BIOMED, par exemple?

Pourquoi n'a-t-il pas bondi en postant un message de contre-feu  immediat  (omme nous l'avons fait)  à la suite de l'article, comme le permet l'édition électronique de ce journal?

Fort de tout cela, je ne peux que m’interroger, à titre personnel,  devant ce mail, et je vous laisse juge.

Patrick LEPREUX

Début du message réexpédié :

> De : "Philippe Weber BIO-VSM LAB" 
'
>5 mars 2013 16:48:37 UTC+01:00
> Cher Confrère, Cher Collègue, Cher Ami,
> Vous avez certainement lu ou entendu parler de cet article scandaleux de
expansion.com, pointant du doigt les biologistes comme bénéficiaires de «
rentes » octroyées par la Sécurité Sociale. Je suis d autant plus outré que mon
nom ainsi que celui de notre laboratoire y sont cités.
> La journaliste a été totalement malhonnête.
> Tout d abord, elle a rédigé son papier sous un angle d attaque bien loin de ce
qu elle m avait annoncé dans son mail de demande de rendez-vous, je cite :
> « Le mensuel L'Expansion prépare pour son prochain numéro un article sur les
évolutions technologiques en cours dans le domaine de la santé, et notamment
dans le domaine de la biologie médicale.  Je m'intéresse notamment à la création
de plate-formes comme celle que vous dirigez, et j'aurais voulu vous rencontrer
pour cet article. J'aimerais en effet en savoir plus sur les technologies mises
en  uvre dans ce type de structure et les avantages que cela représente en
termes de gains de productivité, de qualité des données, etc. »
> J avais décidé d accepter le principe de cet entretien notamment pour les
raisons suivantes :
> 1)      Le journal l Expansion avait plutôt une réputation de sérieux et non
de « presse à scandale »
> 2)      Un article dans un tel journal ne pouvait, à mon sens, qu être traité
de manière solide et approfondie en faisant appel, bien entendu, au point de vue
d autres biologistes dirigeant des laboratoires multi-sites comme le notre.
> 3)      Il aurait permis de montrer que les biologistes français avait  uvré
dans le sens voulu, à la fois par le rapport de l IGAS 2008 et par l Ordonnance
de janvier 2010, sans ménager ni leur endettement ni leur énergie.
> 4)      Il pouvait servir de tribune pour exprimer une nouvelle fois les
convictions de la plupart des biologistes et relater notre réalité quotidienne
(cf. plus bas l article paru dans « La Marne » lors des dernières journées de
protestations de notre profession.
>
> Ensuite, elle a utilisé des morceaux de mes propos pour alimenter une
démonstration trompeuse et inacceptable. Avant d accepter cet entretien, j avais
pourtant pris la peine d émettre par mail les réserves suivantes, je cite :
> « Vous êtes certainement très attachée à votre liberté d écrire et vous avez
bien raison. Je vous demanderais cependant la possibilité de relire les éléments
nous concernant dans votre papier avant publication pour 2 raisons : 1) notre
profession est assez réglementée sur le plan de la communication, nous devons
veiller notamment à éviter toute forme de publicité et 2) vous offrir la
possibilité d éviter des petites erreurs techniques susceptibles d entacher la
qualité de votre article ».
> Mes propos tronqués, coupés de leur contexte, ont donc été dévoyés dans une
logique inacceptable de dénigrement et produisent un résultat totalement à
l opposé de mes convictions et de notre réalité d autant que je suis le seul
professionnel de santé cité et je porte donc le fardeau de cette fausse
démonstration vis-à-vis de toutes les professions médicales concernées.
> J ai donc demandé à la direction du journal que paraisse le rectificatif
suivant :
> Nos « 15 laboratoires disséminés dans les communes voisines » ne sont pas de «
simples centres de prélèvement ». Ce sont de véritables sites pré-post
analytiques tels que l Ordonnance de janvier 2010 portant réforme de la biologie
médicale l exige : chacun des « anciens patrons associés dans la nouvelle
structure » reste aussi un biologiste présent 12 heures par jour dans son
laboratoire. Ce sont au total plus de 20 biologistes (associés et salariés) qui
se relaient pour assurer la permanence sur les sites et sur le plateau
technique.
> Nous sommes 18 biologistes libéraux associés, endettés sans soutien de
financiers, conscients de la nécessité de regrouper nos 15 sites pour ne pas
disparaitre du paysage actuel de la biologie en Ile de France. Sans aucun
licenciement et avec une masse salariale en hausse, nous continuons à offrir à
nos patients la qualité et la rapidité de leurs résultats au quotidien. Avec les
six baisses annuelles consécutives de nos tarifs et la septième qui s'annonce,
les exigences de l'accréditation, les investissements techniques impératifs, le
déploiement d'une logistique performante, notre endettement personnel est en
forte hausse.
> Les baisses tarifaires «   posent aussi problème aux laboratoires déjà
restructurés comme le nôtre car les économies attendues ne sont pas toutes au
rendez-vous du fait du maintien des sites de proximité ». En effet,
contrairement aux autres pays d Europe, nous devons conjuguer le développement
de plateformes technologiques avancées et le maintien de la relation directe
avec le patient, l ensemble de ces processus étant soumis à une accréditation
très sévère dont le coût est considérable. Les réductions pourtant jugées
possibles par « l IGAS et l IGF » mettent en péril toute la supériorité de la
biologie française.
> Ainsi, l  « enthousiasme » dû au fait que « Notre chaîne de biochimie traite 3
800 tubes par jour, et (que) nos automates de microbiologie analysent jusqu'à
300 échantillons par jour, dix fois plus que dans un labo classique » n a rien à
voir avec « des économies d'échelle sur ses coûts de réactif et sur ses contrats
de maintenance... ». Il s agit seulement de l enthousiasme de scientifiques
devant les prouesses technologiques modernes de nos chaines analytiques au
service de la santé.
> La mutation phénoménale que la biologie médicale vit depuis trois ans est donc
loin de constituer une situation de « rente » pour les biologistes indépendants.
>
> La malhonnêteté de cet article m affecte profondément car il touche à ce que
j ai certainement le mieux fait dans ma vie : mon métier.
> Sans attendre, je vous demande de bien vouloir diffuser largement ce mail à
tous les confrères que vous connaissez.
> Merci de votre aide, bien amicalement et confraternellement.








Cet article provient de bioprat

L'URL pour cet article est : http://www.bioprat.com/article.php?sid=221