lettre au premier ministre

Date : lundi 07 janvier 2013 @ 11:16:57 :: Sujet : News générales

 

  Monsieur Le Premier Ministre

  Jean Marc AYRAULT
Hôtel de Matignon
57, rue de Varenne
75700 Paris

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                         Monsieur le Premier Ministre,

                                              

                                                            Au seuil de l’année 2013, face à la dégradation importante de l’emploi, vous avez fait de ce sujet l’orientation majeure de votre politique et de votre communication.

                                        

                                                       Paradoxalement, vous vous apprêtez à valider  sous une forme à peine modifiée,  une réforme de la biologie médicale issue du gouvernement précédent qui détruit l’emploi et met en danger la santé du patient.

                                                    Il s’agit au départ d’une ordonnance, fruit d’une manigance politico-financière néo libérale destinée à mettre  en vente  notre profession. Pour y arriver, elle  impose un véritable coup de massue sous forme de normes industrielles inadaptées et ultra-coûteuses amenant les biologistes à vendre tôt ou tard aux financiers.

                                                         Ces derniers  licencient alors le personnel, suppriment le matériel technique du  laboratoire racheté, et  les prélèvements s’en vont  dans des glacières vers des usines à analyses parfois éloignées.

                                                       Quelle qualité, quelle sécurité et quelle chance pour le lien social et  l’emploi !

                                                     Or le laboratoire de proximité, dont on fustige la faiblesse de la  qualité technique sous le prétexte de faibles volumes, ce qui est faux aux vues des résultats des contrôles de qualité nationaux, privilégie le patient à la rentabilité et développe les emplois de proximité spécialisés.

                                                

                                                    Pendant  plus de    deux ans, alors que vous étiez dans l’opposition, un très grand nombre de biologistes  n’ont cessé  d’alerter tous les élus votre parti dont la plupart  déclaraient alors prendre conscience de la catastrophe et la nécessité de revoir complètement cette réforme. (Voir les nombreuses copies de courriers sur notre site rubrique www.bioprat.com  section des «  les forums » et ensuite  « réponses des politiques »).

                       

                                                    Malheureusement, la  réforme que vous vous apprêtez à promulguer grâce à une procédure raccourcie, est appuyée par  certains des syndicats institutionnels que vous écoutez préférentiellement.

 

                                                       Ces syndicats  de toute évidence semblent avoir  des intérêts dans les  millions d’euro des deux grands  marchés  qui motivent cette  réforme,  à savoir  celui du rachat des laboratoires et celui de la formation professionnelle pour les normes industrielles. Ils font  fi de l’intérêt collectif pour défendre des intérêts personnels, et ignorent  le refus des biologistes, pourtant authentifié  par le  sondage CSA ci-joint.

 

                                                   

 

 

                                                         Face à cela, des biologistes comme moi se sont retrouvés dans une coordination transformée récemment en syndicat, destiné à faire entendre l’avis  de la majorité des biologistes.

                                                       Ce syndicat  compte à ce jour plus de 200 biologistes et peut se prévaloir de 500 000 signatures de patients et de 2000 signatures de biologistes opposés à cette réforme.

 

                                                         Nous demandons à ce que les aspirations de la majorité soient prises en compte, notamment la suppression de l’obligation  ces normes industrielles inadaptées, tout en permettant au  biologiste de collaborer partiellement  avec ses confrères pour assurer un service et maintenir une activité technique de proximité.

                                  

                                                          Nous vous rappelons que notre profession dispose de facultés de médecine et pharmacie largement suffisantes pour assurer l’enseignement postuniversitaire et l’amélioration de la qualité de travail à moindre coût, et c’est d’ailleurs ce que font TOUTES les autres professions de santé.

                                                      Ce système  rend absurde l’imposition de normes industrielles validées par un organisme privé le COFRAC, à qui on ouvre les portes de façon inadmissible et qui rackette littéralement notre profession au nom de normes délirantes.

                                                      Notre profession  n’a jamais posé de problème sanitaire majeur, les patients l’estiment  presque autant que les pompiers (sondage LCI) et elle était génératrice d’emplois jusque-là.

                                                          Pour enrichir une poignée de nantis, on la met en pièces en l’accusant de la rage et on la vend, on supprime et on dégrade ses emplois avec à la clef la mise en danger du patient.

                                                      

                                                         Plutôt que voter en accéléré cette  réforme néo libérale à peine retouchée et  finalement jamais vraiment  débattue, nous vous demandons  un engagement sur  sa remise à plat en faveur de l’emploi, conformément aux convictions que vous brandissez.

 

                                                         Nous espérons recevoir de votre part autre chose qu’une réponse convenue et transmise au ministre de tutelle, ou qui cherche à justifier  la reprise de cette réforme au nom de l’inexorable modernité des choses et de l’Europe, où, nous vous rappelons qu’existe le droit de « subsidiarité » pour l’organisation du système de santé.

                                                          

                                                      Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de mes sentiments  distingués.

 

 

 

 








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