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Qu'avez-vous fait de notre système de santé, Madame Touraine ? ( LE FIGARO )
 |  Auteur: admin
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Touraine ?

  • Par Philippe Juvin
  •  
  • Publié le 06/12/2016 à 15:56

 

FIGAROVOX/TRIBUNE - Marisol Touraine a estimé que François Fillon souhaitait privatiser la santé. Pour le Pr. Philippe Juvin, la ministre de la Santé dispose d'un piètre bilan, à l'image de la gestion des maladies chroniques, dont les coûts augment pour les patients.


Le Professeur Philippe Juvin est chef du service des urgences de l'Hôpital européen Georges-Pompidou et porte-parole des Républicains.


Grâce à François Fillon, la santé s'est donc invitée dans le débat public. Et comme nous savons du Docteur Knock que «Tout homme bien portant est un malade qui s'ignore», nous comprenons que la politique de santé intéresse tous les Français.

Mais le projet de santé de la droite et du centre porté par François Fillon a été outrageusement caricaturé. Ainsi Marisol Touraine n'hésite pas à utiliser l'argument éculé selon lequel la droite «voudrait privatiser la santé» et diminuer les remboursements des patients. Savoureux commentaire venant d'une ministre qui, comme l'a noté la Cour des comptes en 2016, a justement transféré massivement les remboursements de l'Assurance maladie vers les assurances privées et les mutuelles, contribuant ainsi à moins rembourser les patients …

L'exemple de la prise en charge des maladies chroniques est révélateur du sérieux des propositions de François Fillon, et de la faillite de l'actuel gouvernement.

Grâce à François Fillon, la santé s'est donc invitée dans le débat public.

De quoi s'agit-il? Plus de 11 millions de Français, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, sont aujourd'hui reconnus comme souffrant d'une Affection de Longue Durée (ALD). Ces affections (le diabète, l'hypertension artérielle, les maladies cancéreuses, la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer, etc. ) sont des maladies chroniques, parfois définitives et invalidantes. Elles nécessitent des traitements et une surveillance rigoureuse. Elles affectent la vie quotidienne de ceux qui en souffrent et de leurs familles. Elles sont en théorie prises en charge à 100%. Pour la communauté, le poids économique des ALD est devenu énorme puisqu'elles représentent 61% des remboursements de l'Assurance maladie. La situation risque d'empirer puisque la direction générale du Trésor estime qu'en 2025, près de 20% de la population devra être couverte par les ALD.

Marisol Touraine serine aux Français qu'ils bénéficient du meilleur système de soins, et qu'ils sont de mieux en mieux remboursés.

Marisol Touraine ment

Les maladies chroniques sont en théorie prises en charge à 100%. Leur poids économique est devenu énorme puisqu'elles représentent 61% des remboursements de l'Assurance maladie.

Une abondante littérature montre que la prise en charge médicale et financière des affections chroniques est désormais insuffisante. Par exemple, seuls 29% des patients ayant fait un accident ischémique transitoire bénéficient d'une IRM, acte pourtant recommandé dans la prévention de la survenue d'un accident vasculaire définitif. Moins de la moitié des diabétiques de type 2 bénéficient des trois dosages annuels de l'HbA1c recommandés pour surveiller l'équilibre glycémique. Le système s'est tellement paupérisé que, pour la première fois, certains traitements modernes ne sont plus disponibles dans notre pays. Ainsi scandale absolu, un médicament efficace contre le redoutable cancer du pancréas ne sera probablement pas disponible en France quand tous les autres pays européens en disposeront. Sur le sujet des remboursements, on fait croire aux Français qu'ils sont pris en charge à 100% quand ils souffrent d'une affection chronique. Mais c'est faux: le reste-à-charge des 10 % des personnes en ALD ayant les plus grosses dépenses de santé peut atteindre plusieurs dizaines de milliers d'euros. Enfin, tous ceux qui entourent un proche atteint de maladie d'Alzheimer à domicile savent que les remboursement ne couvrent pas les soins d'escarre, les fournitures (les couches, le monte malade, le lit adapté …) ou les aides indispensables à une vie quotidienne digne. Les exemples ne manquent donc pas pour illustrer le triste bilan de Marisol Touraine: des soins moins performants et plus chers.

Comment expliquer ce naufrage?

Si l'hôpital est efficace pour prendre en charge des épisodes aigus, il l'est moins pour suivre ces malades chroniques.

L'architecture de notre système de santé repose historiquement sur l'hôpital. Or si l'hôpital est efficace pour prendre en charge des épisodes aigus, il l'est moins pour suivre ces malades chroniques. Prenons l'exemple d'un diabétique. S'il présente une complication aigüe, il doit être traité à l'hôpital. Mais la surveillance régulière de ses examens de sang, ses prescriptions médicamenteuses et de régime, les soins de ses escarres ou de ses yeux, doivent être réalisés en ville. Car ils nécessitent une proximité et une personnalisation que seuls un médecin, une infirmière à domicile, un laboratoire, un kinésithérapeute ou un pharmacien proches peuvent rapidement lui apporter. De plus, beaucoup d'informations se perdent entre la médecine de ville et l'hôpital: qui n'a pas dû répéter un examen de sang ou d'imagerie déjà fait en ville quand il arrivait à l'hôpital, tout simplement parce qu'il avait été perdu? Que d'argent jeté par les fenêtres. Que de perte de chance face à la maladie. Enfin, la situation actuelle conduit à des dépenses anarchiques: la Cour des Comptes a montré que le coût de la même prise en charge d'un malade d'Alzheimer variait de 1 à 5 selon les régions …

Cette situation nuit aux malades et ruine la nation

La grande majorité des malades chroniques devront être confiés à la médecine de ville, selon un processus de gradation des risques organisé et adapté aux situations locales.

Nous proposerons donc un vrai virage ambulatoire à notre système de soins. L'hôpital restera le lieu du traitement des épisodes aigus, et des diagnostics et des traitements complexes. Mais la grande majorité des malades chroniques devront être confiés à la médecine de ville, selon un processus de gradation des risques organisé et adapté aux situations locales. Dans une zone géographique donnée, nous proposerons un parcours de soin coordonné aux patients présentant une ALD. Passer de la ville à l'hôpital, ou d'un professionnel à un autre, sera fluide, sans attente, ni perte d'informations. Tous les professionnels de santé, en ville comme à l'hôpital, suivront un protocole thérapeutique commun qui assurera des soins constants et égaux. Un système informatique de partage des données sera mis en place localement. Tous les éléments du dossier des patients (imagerie, biologie, clinique) y seront partagés en permanence entre tous les acteurs de santé. Un coordonnateur, qui pourra être le généraliste, s'assurera du bon suivi des soins, guidera les patients vers tel ou tel professionnel et sera chargé de leur surveillance générale. Le patient lui-même, averti par quelques paramètres qui lui auront été expliqués, sera en contact avec les professionnels de santé via les objets connectés. Le recours à l'hôpital se fera quand la médecine de ville ne sera pas capable d'apporter une solution à un problème donné.

Trop de temps a été perdu par François Hollande et Marisol Touraine.

À l'étranger, ces parcours de soins coordonnés ont donné des résultats médicaux remarquables pour un coût moindre. Par exemple dans le North West London, un parcours de soin destiné aux patients âgés dans une population de 500.000 habitants a permis de réduire de 12% les hospitalisations, 90% des patients considèrent que la qualité des soins a augmenté, et une économie de 15 millions de livres sterling a été obtenue dès la première année.

A New-York, la mise en place d'un parcours de soins à destination de malades psychotiques désocialisés et violents, a permis d'obtenir une amélioration de 31 % de leur activité, une réduction de moitié du nombre des blessures infligées à un tiers, de 53% des hospitalisations et de 25% des arrestations des patients pour violences.

La prise en charge médicale et financière des maladies chroniques s'aggrave. Il y a donc urgence à nous adapter. Faute de le faire, les Français seront de moins en moins bien soignés et il faudra aller un jour quémander chez nos voisins les traitements que nous ne pourrons plus nous payer. Trop de temps a été perdu par François Hollande et Marisol Touraine. François Fillon a un projet structuré et moderne pour la santé. Nous ferons le virage ambulatoire et assurerons aux Français souffrant d'affections chroniques des soins modernes et de hauts niveaux de remboursements.

 

Philippe Juvin

 


Posté le:Mercredi 07 décembre 2016 @ 10:45:25       Page Spéciale pour impression Envoyer cet Article à un ami     Précédent |  Suivant

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